SERVICE APRÈS VIANDE

Publié par Jean-François Clausse

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Visage en légume faisant face à un visage fait de viande
Manger moins de viande ou plus de légumes… Et après ?

Comme certains d’entre vous, depuis quelque temps, je mange moins de viande. Très peu. Une fois par semaine en moyenne et seulement quand je suis de sortie.
Pourtant j’étais un ‘’viandard’’ qui passait très rarement un jour sans viande ou sans charcuterie. Mais avec ma compagne (car je vais parler ici d’une démarche de couple), on a voulu vraiment s’écouter, écouter notre corps. Écouter le monde dans lequel on vit.
Oh ça ne s’est pas fait du jour au lendemain. On ne se réveille pas un matin en disant ‘’OK, je n’aime plus la viande‘’. Ça a été un long processus. Une lente prise de conscience.
On s’est juste regardé vivre… Service après viande


UN REGARD QUI CHANGE…

Quand on est engagé spirituellement comme je peux l’être avec le Reiki, le rapport que l’on a au vivant en général, et aux animaux en particulier, évolue beaucoup. En l’animal, on ne voit plus une simple ‘’bête’’ mais bien le miracle d’une vie ayant pris une autre forme dans le même monde que le nôtre.

On observe alors la perfection de sa constitution, ses aptitudes différentes, sa manière d’être, sa candeur, sa capacité à être totalement présent en interaction permanente avec son environnement. On regarde aussi son regard intense, immense, interrogatif, aussi puissant que fragile, posé comme en miroir de nous.

Veau en gros plan
Un peu comme ce regard là…

On évolue dans sa manière de cuisiner également. Un jour nous préparions deux plats pour faire des lasagnes. Un aux légumes et l’autre à la viande. Là, devant nous sur la gazinière, ça a été comme une évidence : nous avions d’un côté une casserole colorée, joyeuse, vivante et de l’autre une casserole brune, triste, morte. L’image parle d’elle-même…

Casserole pleine de légumes vs casserole pleine de viande
En tous cas, moi je trouve ça très parlant…

Bien sûr, il y a également les réseaux sociaux, fenêtres ouvertes sur notre monde, qui nous renvoient ces images de souffrances dans les abattoirs. Tableaux insupportables de notre humanité elle-même en souffrance qui commence seulement à se demander ce qui l’a amenée là et à quel moment elle a dérapé…

Bref, grosse prise de conscience et beaucoup de questions qui ont emmené loin notre réflexion au point d’en arriver à se demander :

‘’Peut-on encore manger de la viande quand on aime autant les animaux ?’’


BOUCHERS

Figurine de boucher

C’est avec ces interrogations que je suis entré dans une boucherie il y a quelques jours pour y récupérer une commande mais aussi avec cette curieuse impression d’entrer dans un monde un peu à part, presque anachronique et suranné en ces temps de véganisme et de végétarisme.

Pourtant la boucherie est un endroit familier pour moi. Parce qu’il y a eu mon beau-père. Un gars fort comme un bœuf, avec une tête de cochon, mais doux comme un agneau, le tout logé dans le corps épais d’un boucher-charcutier. Avec son épouse, ils ont tenu d’une main de maître leur boucherie pendant des années. Lui c’était un ‘’nourrisseur’’. Quand il est venu sur terre on a dû lui dire ‘’Toi, tu nourriras les tiens’’. Alors il n’a pas discuté, il les a nourris.

Il a élevé des moutons, des cochons, des poules, il a empli ses jardins immenses de légumes, cultivé ses pommes de terre, récolté sa vigne, soigné ses vergers, fait son bois et donc… vendu de la viande. Toute son existence, il s’est occupé de sa famille et de ses clients avec énergie, avec amour, avec passion. Jusqu’au bout. Puisque c’était sa mission.


BOUCHERIE

Etal de boucherie foisonnant de viandes et charcuteries
Boucherie : commerce en voie de disparition ?…

Alors j’ai pensé à lui quand j’ai poussé la porte de cette boucherie et je me suis dit qu’il n’aurait pas aimé voir ce monde là…

Un monde dans lequel l’OMS classe la viande rouge comme probablement cancérogène. Un monde de scandale de vache folle, de grippe aviaire, de peste porcine. Un monde dans lequel son pays, la France, voit sa consommation de viande baisser de manière quasi constante depuis 10 ans (Source : www.planetoscope.com).

Et qu’aurait-il dit de ces animaux martyrisés dans des abattoirs lui qui n’aurait jamais fait de mal à une mouche ? Qu’aurait-il fait dans ce monde dans lequel les bouchers ont rejoint les politiques, les flics et les huissiers de justice dans le palmarès des professions les moins aimées ? Un monde dans lequel ces artisans voient leurs vitrines brisées par des extrémistes de la cause animale. Un monde dans lequel ses propres petits enfants mangent moins de viande…

Panneau ''Stop Eating Animals''
Extrémiste, utopiste ou visionnaire ?…

A VOTRE SERVICE !

Je pensais fort à lui donc quand ce vieux boucher en face de moi m’a rendu ma monnaie en me disant : ’A votre service !’’. Expression tout aussi désuète que sa boutique qui, au sortir de ma rêverie nostalgique, sonnait un peu comme :

Je fais ce métier depuis des décennies. Je suis au travail 3 heures avant l’ouverture pour tout préparer et je termine 2 heures après la fermeture pour tout nettoyer. Je porte des carcasses sur mon dos fatigué depuis l’âge de 16 ans, je cuisine, je désosse, je coupe, je ME coupe, je déballe, je remballe, je compte, je recompte et ça ne fait toujours pas le compte parce que mes clients vont au supermarché ou mangent des légumes, parce que mon commerce désormais invendable deviendra peut-être une boutique de fringues MAIS en attendant je suis et je reste à VOTRE service car je suis un artisan qui aime son métier, qui le fait dans la tradition, dans la noblesse de l’art, le respect du travail et qui le fera tant qu’il sera possible de le faire car c’est la chose qu’il sait le mieux faire au monde’’.


RÉCONCILIATION(S)

Alors j’ai accepté son sourire en même temps que ma monnaie et j’ai compris que la question que je me posais jusqu’à présent était sans fondement. Le boucher n’est pas l’ennemi du végan tout comme la viande n’est pas la malvenue dans mon corps ! Tout est affaire de mesure dans sa consommation mais SURTOUT tout est affaire de conscience, d’énergie et de cœur.

Figurine de boucher couteau à la main
Cet homme n’est pas un ennemi…

Que ce soit dans notre société comme dans notre esprit, les problèmes ne surgissent que quand il y a opposition, rejet, conflit. Alors acceptons-nous comme nous sommes. Respectons les idées et les modes de vie des uns et des autres sans les rejeter ni, a contrario, sans nous sentir obligés de les adopter à tout prix au nom de je ne sais quelle morale ou de je ne sais quel lobby. Personne n’a raison. Personne n’est à convaincre.

Donc réconcilions-nous d’abord avec nous-mêmes !

En effet, je peux, à la fois, aimer me promener au milieu des moutons en Écosse ET partager un repas de Pâques autour d’un agneau de 7 heures préparé par mes parents. Il n’y a pas de contradiction. Dans les deux cas ma sincérité n’est pas à mettre en doute. Dans les deux cas j’aime la vie. Je n’ai pas besoin de choisir. Je n’ai pas besoin de me couper de mon humanité pour respecter homme ET animal. J’ai juste besoin d’être en paix avec moi-même, avec mes ressentis et avec les vies qui m’entourent.

Que je sois en train de manger une ratatouille ou une côtelette d’agneau, je reste moi-même : un être humain reconnaissant pour cette vie, se nourrissant des cadeaux de cette Terre, la remerciant tout en respectant le travail des hommes et des femmes qui ont garni mon assiette.

LES YEUX GRANDS OUVERTS

Sauf qu’aujourd’hui, pour moi, manger de l’agneau ne déclenche plus le même plaisir qu’il y a quelques années. Pourquoi ?…

Parce que MON geste a un impact !

Agneau en gros plan
Ceci n’est pas qu’un carré d’agneau

Aujourd’hui j’ai compris MA part de responsabilité dans les dégâts faits par l’Homme sur son environnement. Ce plastique, ce CO2 ou ce méthane rejeté par l’industrie, le commerce, les transports ou l’élevage intensif ne sont pas que l’affaire des industriels, des lobbys et des gouvernements. C’est aussi MON affaire. C’est aussi MA part de responsabilité et JE l’endosse.

De la même manière, j’ai bien compris qu’une tranche de jambon rose dans un joli emballage plastique coloré estampillé Label Rouge est d’abord et avant tout, quoi qu’en dise le marketing, un cochon mort. Qu’un carré d’agneau, c’est d’abord et avant tout, une petite boule de poils frisés qui court le long des chemins d’Irlande.

Carré d'agneau et hachoir
… et ceci n’est pas qu’un agneau mort.

Bref, surconsommer ou fermer les yeux sur la maltraitance animal ne colle tout simplement plus avec mes valeurs. Je ne veux plus me raconter d’histoires. Mes yeux sont ouverts et le resteront.

Je ne veux plus raconter d’histoires à mon corps non plus, ni le remplir d’aliments dont il m’a envoyé tellement de signes qu’il n’en voulait plus. Mon poids, ma digestion, mon état général, l’énergie qui sont les miens aujourd’hui me confirment chaque jour que ce régime, dit ‘’flexitarien’’, et donc plutôt végétal, est bon pour moi.

 »Mais alors quoi ?…  » me direz-vous,  »… es-tu en train de devenir végétarien ? ». Vraiment, au moment où j’écris ces mots, je n’en sais rien et peu importe au final, car la véritable question ne se pose pas en ces termes.

Pour moi, il me suffit de constater qu’en respectant les autres, les vies qui nous entourent et en se respectant pleinement soi-même, notre existence peut devenir plus souple, plus paisible et harmonieuse. A l’intérieur comme à l’extérieur de nous.

Trois singes qui ne veulent pas voir...
Ça c’était avant…

LA RÉPONSE EST EN NOUS

Donc à la question : ‘’Peut-on manger des animaux quand on les aime autant ?’’, la réponse est me semble-t’il :

’Fais comme tu le sens. Il n’y a ni bon ni mauvais choix. Et si tu manges de la viande, l’important est de le faire en conscience de ton geste sur ton environnement, en respect et en remerciement de l’animal qui donne sa vie pour la tienne’’.

Et à la question : ‘’Qu’aurait fait mon boucher de beau-père dans un monde de végétarien ?’’. La réponse est : il aurait gueulé un bon coup en vous disant que l’herbe n’est pas faite pour les hommes mais pour les lapins. Après il vous aurait mis une grande claque sur l’épaule en rigolant dans sa moustache et vous aurait rempli votre assiette.

Parce que c’était sa mission. Parce qu’il était artisan. ‘’A votre service’’.

Et parce qu’au final, qu’ils soient végétariens ou bouchers, bien au-delà des polémiques et des choix de vies, ce seront toujours les êtres humains bons et généreux qui manqueront le plus à ce monde.



Hibou en très gros plan avec ses yeux jaunes
Le monde du vivant nous regarde… Apprenons à ne pas l’ignorer.

POUR ALLER PLUS LOIN :

Livre d'Hugo Clément : Comment j'ai arrêté de manger les animaux
Un témoignage qui ouvre le regard…

Documentaire Netflix : Cowspiracy
… et un documentaire qui met une bonne claque !

Si cet article vous a plu n’hésitez pas à le partager et à me laisser vos avis sur la question, ils m’intéressent ! 🙂



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Categories: Changer au quotidien

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