… je vais avancer comme ça, le pas hésitant, en me mentant autant que je mentirais aux autres sur ma vraie nature intérieure.
Je vais, par exemple, passer + de 25 ans de ma vie dans les métiers de l’audiovisuel et de la télévision.
Un métier de communication. Moi qui ne parle pas !
Un métier d’image. Moi qui ne me montre pas !
Oui, oui ! Même dans le domaine professionnel, je vais trouver le moyen d’exprimer ma capacité à fabriquer une image bien éclairée et une histoire bien racontée plutôt que d’exprimer la réalité.
Plutôt que d’exprimer MA réalité.
Tout faire jusqu’au bout pour ne pas montrer ma solitude, mes peurs, mon vide intérieur et continuer à avancer.
Ce faisant, évidemment, je vais me faire beaucoup de mal : maintenir le masque coûte que coûte c’est gourmand en énergie.
Ça coûte au corps, à l’esprit, au cœur.
Je vais ainsi inévitablement me couper de mon énergie de vie et, petit à petit, de silences en non-dits, je vais doucement me perdre de vue.
Car à force d’avancer masqué, on finit par ne plus vraiment savoir qui on est.
Quand ce stratagème de vie va finir par s’écrouler en pleine ”crise de la quarantaine”, ça va faire autant de dégâts en moi qu’autour de moi.
On ne tient pas indéfiniment un couvercle sur une casserole qui bout.
A un moment ça déborde ou ça explose. Ou les deux…
Alors on abime les autres. Et on s’abyme tout seul.