POUR QUI TU TE PRENDS SAPIENS ?!
SAPIENS (adj. latin) : intelligent, sage, raisonnable, prudent. Homo sapiens est aussi appelé ‘’Homme’’, ‘’homme moderne’’, ‘’humain’’ ou encore ‘’être humain’’.
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Alors ça y est ? On y arrive Sapiens ? C’est ta dernière ligne droite ? C’est ton dernier mot ?
Étymologiquement, tu te dois à un minimum d’intelligence, de sagesse, de jugement et de prudence. Faut-il que tu sois malheureux, fou, désespéré ou perdu pour envisager que brûler méthodiquement tes forêts puisse être une bonne idée !
Gaz, pétrole et plastique ne t’ont donc pas suffi ? Désormais tu vérifies que les cendres de l’Amazonie puissent éventuellement devenir un terreau fertile pour la prochaine étape de ton évolution. Tu en es donc là ?…
Table des Matières ➡️
LES RAISONS DE TA COLÈRE
Non, je ne crois pas. Je crois surtout que tu es en colère Sapiens.
Tu es en colère contre toi mais tu ne le sais pas. Tu ne le sens pas. Tu ne le sens plus. Car si tu ressentais quoi que ce soit au-delà de ton intelligence de Sapiens, tu comprendrais qu’il n’y a aucun sens à brûler des arbres qui t’aident à vivre, pour nourrir des animaux que tu vas faire mourir, afin de mieux… te nourrir.
Tu as du mal à me suivre Sapiens ? Moi aussi j’ai du mal avec toi mais voilà pourtant bien là où tu en es : pour nourrir l’animal qui va remplir ton estomac, tu vas brûler la forêt qui te donne déjà son eau, ses fruits et remplit d’air tes poumons.
Préfères-tu manger que respirer ? Vraiment ? En es-tu sûr ?
Ah elle serait belle l’histoire tiens : réussir à t’extraire de la nuit des temps grâce au feu et, demain, peut-être à cause de ce même feu, rejoindre la liste des espèces en voie… d’extinction !
ÊTRE OU NE PLUS ÊTRE
J’espère que, depuis les galaxies lointaines, absolument personne ne t’observe car tu vas devenir la risée de l’univers, Sapiens. 300.000 ans d’évolution pour en arriver là, c’est le monde du vivant dans son ensemble qui va te tirer son chapeau.
Enfin… le monde du vivant qui va te survivre n’est-ce pas ? Entendons-nous bien. Car avec ta perte, tu vas inévitablement provoquer celle de milliers d’espèces. Mais ça, tu en as pris l’habitude et, si tu en arrives à négliger tes poumons aujourd’hui, c’est d’abord et avant tout parce que tu as perdu de vue, il y a bien longtemps déjà, un autre organe : ton cœur.
C’est d’ailleurs pour cette raison que je t’appelle ici Sapiens, Sapiens. Pour ne pas confondre avec : ‘’Être Humain’’. Car être humain n’est pas un concept qui va de soi. L’humanité ça se mérite. Ça se prouve. C’est un combat de chaque jour qui ne devrait répondre qu’à une seule question :
‘’Ce que je fais est-il bon pour moi, pour les êtres qui m’entourent quels qu’ils soient et pour l’endroit dans lequel je vis ?’’
Point. Toutes les autres questions sont secondaires et n’ont à voir qu’avec ta peur. Ta peur de perdre le contrôle Sapiens.
Car, oui, tu as cru tout maîtriser : le feu, le nucléaire, la vie…
Le nucléaire t’a déjà échappé plusieurs fois. Voilà maintenant que le feu embrase ta Terre. Quant à ta vie, elle ne tient plus qu’à un fil, Sapiens. Ce fil que tu es en train de perdre autant que tu perds les pédales, les pieds, la tête ou la glace de tes pôles, les poissons de tes océans et les animaux de tes forêts calcinées.
COMPLEXE ET SUPÉRIEUR
Je préfère t’appeler Sapiens pour que tu te rappelles aussi qui tu es et d’où tu viens Sapiens. Car visiblement tu l’as oublié. A force de t’imaginer si différent des autres espèces, tu as oublié que tu ne leur étais en rien supérieur. Tu as pris ton cerveau et tes mains pour les outils incomparables et parfaits qu’ils ne sont pas. Ils sont pour toi ce que la rapidité est au guépard, la force à l’éléphant, la vision à l’aigle ou le sonar à l’orque : une spécificité. Ni plus ni moins.
Tu prétends être le seul à pouvoir modifier ton environnement et ta condition ?… Mais te souviens-tu que de quelques brindilles la fourmi bâtit des cités ? Te rappelles-tu qu’avec un peu de fleurs, l’abeille crée des royaumes et sacre des reines ? Qu’avec un peu de soie l’araignée tisse des toiles à l’architecture parfaite ? Que d’un grain de sable oublié l’huître fait une perle ? Que d’une chenille naît un papillon ?… Tu n’es un roi que dans ton domaine Sapiens. Rien d’autre.
DU GÉNIE AU NÉANT
Mais sérieusement… Pour qui tu te prends Sapiens ?! Et depuis combien de temps ? Pourquoi as-tu perdu cette raison dont la nature t’a gratifié ?
Parce que tu as inventé la roue, les villes, l’électricité, le téléphone et l’internet ?
Parce que tu t’es appelé Galilée, Platon, Newton, Mozart, De Vinci et Einstein ?
Parce que tu as créé Gizeh, le Taj Mahal, l’Alhambra et la Chapelle Sixtine ?
Mais c’est le moins que tu pouvais faire Sapiens, avec ce cerveau que des millions d’années d’évolution t’ont permis d’honorer ! Sauf qu’illuminé par ta propre splendeur et enivré par tes propres créations tu t’apprêtes à abandonner au néant ton propre héritage.
Parce que, oui, tu ne fais pas que ruiner ton avenir Sapiens, tu es aussi en train d’insulter ton passé et celui des millions d’Hommes, savants, artistes, artisans et ouvriers Sapiens, qui ont voué leur vie pour être celui que tu es devenu. Tu es en train d’offrir l’abîme à tes enfants et l’oubli à tes ancêtres, voilà ce que tu es en train de faire Sapiens.
UNIS VERS L’UNI
Un jour, sans doute plus proche que ce que tu crois, au bord de cet abîme que tu verras s’entrouvrir, tu tourneras alors à nouveau ton regard vers le ciel immense et ses étoiles. Pour demander pourquoi… ou pour y chercher quelqu’un.
Un ennemi ?
Un responsable ?
Un père pour te rassurer ?
Un frère pour te soutenir ?
Un autre Dieu à implorer ?
Une autre planète à explorer ?
Redescends sur Terre Sapiens ! Tu n’auras jamais qu’une seule planète : ta Terre-Mère comme la nomme les tribus de ton espèce que tu dis ‘’primitives’’.
Alors utilise ce cerveau, ces mains et ce cœur qui t’ont permis de faire de si grandes choses. Et cesse de chercher l’ennemi ailleurs qu’en toi. Pardonne-toi et réconcilie-toi avec le miracle qu’est ce monde. Tu ne fais qu’un avec lui. Tes pères et frères sont les centaines de milliers d’espèces animales et végétales vivant à tes côtés depuis cette nuit des temps dont tu t’es donné tellement de mal à t’extraire.
Tous t’observent Sapiens et attendent qu’à défaut de trouver un jour le sens de ton existence, tu comprennes, vite et avant qu’il ne soit trop tard, l’importance de la leur !
2 Commentaires
Isabelle Burcheri · 3 septembre 2019 à 9 h 57 min
Tu es de retour! J’aime cet article.
Tu transmets un message (beau et inquiétant à la fois) qui n’est pas dans me rappeler la chanson-texte de Fred Pellerin « Les années lumières ». https://www.youtube.com/watch?v=2tOWJxd-RlE&list=OLAK5uy_kV4qykpPY8H16RQm8cbA4gOVTW4xlO6wI&index=10&t=0s
J’espère que tu prendras 4 minutes pour l’écouter, parce que le texte est magnifique et la fin…éblouissante. (Sans jeu de mot).
À bientôt!
Isabelle
Jean-François Clausse · 3 septembre 2019 à 18 h 41 min
Ralala… Magnifique ! Quel texte ! Merci pour cette fantastique découverte Isabelle <3
Oui je suis de retour et me remet dans le rythme 😉
J'espère que tout va bien pour toi, bises et à très vite.