PLUS ON S’ÉLOIGNE ET PLUS ON S’AIME…
Temps de lecture : environ 2’30
Décidément parfois ma petite voix intérieure ne me laisse pas tranquille…
Je vous ai déjà raconté dans un précédent article que j’étais très à l’écoute des messages de mon environnement, de mon corps, des synchronicités, de mes relations aux autres, mais aussi des chansons qui viennent trotter dans ma tête presque malgré moi.
Et bien figurez-vous que depuis deux jours, j’avais en tête ‘’Paradoxal Système’’ cette chanson de Laurent Voulzy que vous connaissez peut-être. Pas moyen de m’en débarrasser. Je ne l’ai pourtant pas entendue depuis des années, personne ne l’a chantée autour de moi, pas de radio, bref… Pas moyen de savoir pourquoi je fredonnais en boucle cet air là.
Et d’un seul coup, en une seconde, bim !…
J’AI TOUT COMPRIS !
En discutant Covid-19, isolements, déplacements limités… avec ma coconfinée (OMG ce mot ! 😃), on en venait à se dire que, malgré ce repli généralisé sur nous-mêmes dans nos foyers et derrière nos frontières, on avait paradoxalement l’impression de nous sentir encore plus proches de nos proches et surtout on avait un sentiment de plus en plus accru de faire partie d’une communauté mondiale.
Ce sentiment n’est bien entendu pas nouveau pour qui a le cœur ouvert en grand ou se sent citoyen de ce monde, mais à la faveur des drames causés par ce virus, on semble faire de moins en moins grand cas de la langue, de la culture, de la religion ou de la distance qui nous sépare. Par conséquent, on fait également de moins en moins de différence entre la mort d’ici et celle qui rôde dans les rues de Séoul, Madrid ou New-York.
Tout prenait donc sens et je pouvais enfin pleinement entendre les paroles de cette chanson :
- ’’Car tous les départs resserrent les cœurs qui se séparent…’’.
- ‘’Car en tous sens, attisés par la longue distance, je serai bien que loin de toi, tout contre toi’’.
- ‘’Plus je monte vers le nord, plus notre amour devient fort’’.
Et surtout… :
- ’’Plus je m’éloigne et plus je t’aime, c’est le paradoxal système’’.
LUMINEUX. ÉVIDENT.
Tout était donc là.
Car oui, en vérité, à l’heure où plus de 2 milliards d’individus vivent reclus dans 168 pays, jamais peut-être on ne s’est senti aussi proches les uns des autres. Parce qu’on a peur ensemble ? Bien sûr. Parce qu’on combat ensemble ? Sans doute. Parce que les images de Rome, Paris ou Montréal désertées nous inquiètent et nous touchent ? Certainement.
Lumineux. Évident… Ma petite voix intérieure, ou mon âme appelez-la comme vous voulez, était bel et bien en train de me parler ! Elle m’alertait sur une chose simple et évidente : la panique, la paralysie, le drame, la souffrance et la mort ? Certes. Mais bon sang… L’AMOUR ! Regardez tout cet amour !!!
Celui des gens pour leurs proches bien sûr, mais aussi celui des soignants pour leurs patients, et, en retour, celui de milliers de gens pour ces mêmes soignants, applaudis de balcons en balcons à travers le monde.
Et que dire de cet amour qui s’affranchit de l’espace et du temps grâce à ce lien qui nous unit qu’on appelle internet, à l’occasion d’une »coronactivité » type apéro-Skype, karaoké partagé en ligne ou jeu de société en multiplex entre Buenos Aires, Milan et Moscou ?
Familles éclatées ? Amis séparés ? Non ! Familles recomposées et amis réunis ! Communautés élargies effaçant les kilomètres et les fuseaux horaires à coup d’opérations solidaires, de services rendus, de slogans, de photos, de vidéos, de blagues, de hashtags, d’opérations de soutien et d’hommages en tous genres.
Ce drame international se moque de nos frontières ? Et bien nous faisons de même ! Car ce virus nous touche dans notre cœur d’humain en même temps qu’il nous touche dans nos poumons d’italiens, de canadiens, de chinois ou de suisses.
On nous parle de distanciation sociale. Laissez-moi rire !
Par delà nos murs, par delà nos montagnes, nos mers et nos frontières, qu’importe si nous ne pouvons voyager, nous enlacer, trinquer… Nous continuerons à jouer, à chanter, à rire et à pleurer ensemble. Distanciation physique oui, mais sociale jamais ! Nous en mourrions.
Alors toi qui me lis. Oui toi ! Je te le dis, je te le chante, je te le crie pour être sûr que tu m’entendes :
Plus je m’éloigne et plus je t’aime !
C’est le paradoxal système.
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