L’ENFANT INTÉRIEUR : CET ALLIÉ QUI VOUS VEUT DU BIEN

Publié par Jean-François Clausse

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Pour entreprendre ce chemin vers soi que je résume par l’expression ‘’se connecter à sa petite voix intérieure’’, je propose des pistes différentes. Parmi ces dernières, il en est une à laquelle je suis particulièrement attaché et que je conseille souvent de suivre. C’est celle de l’enfant intérieur.
Cette notion est un outil de développement personnel couramment utilisé en thérapie mais c’est d’abord une opportunité magnifique de vous (re)connecter avec la partie la plus douce de vous-même.
Et de revenir à vous…

‘Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre elles s’en souviennent.’’ Antoine de Saint-Exupéry


CET ENFANT SI LOIN. CET ENFANT SI PROCHE.

Elodie est une jeune femme d’une quarantaine d’années. Quand elle parle de la petite fille qu’elle a été, elle ne voit rien de particulier. Enfance insouciante, pas de drames ni de douleurs insurmontables. Certes ses parents ont divorcé quand elle avait six ans mais c’est loin désormais et elle en garde finalement peu de souvenirs.

Son thérapeute lui demande de penser à la séparation de ses parents et d’évoquer le premier souvenir qui lui vient.
Elle raconte ce jour où, sa mère déjà séparée de son père, lui présente un autre homme qu’elle tient par la main. Elle se sent à la fois triste et en colère et se dit que sa maman n’a pas le droit de tenir la main d’un autre homme.
Aussitôt, elle reconnait cette même tension qu’elle éprouve parfois dans ses relations avec sa mère.
Elle vient de renouer le contact avec l’être le plus éloigné de sa vie actuelle mais aussi le proche de son cœur… son enfant intérieur.


Nous avons tous connu des événement difficiles dans nos vies et avons été plus ou moins bousculés par eux.
Parfois la douleur était trop vive et pour ne pas la revivre ou simplement pour la tenir à distance nous avons mis en place tout un tas de stratagèmes afin d’oublier.
Nous l’avons fait si bien que ces mauvais souvenirs semblent avoir été effacés de notre mémoire.

Mais à la faveur d’un choc, d’une discussion ou d’une introspection, ceux-ci peuvent refaire surface.
Surgit alors la blessure non guérie de notre enfant intérieur.

Nous pouvons alors faire ce qui nous paraît le plus facile : renvoyer ce souvenir aux oubliettes de notre conscience OU ALORS profiter de cette occasion pour renouer le contact avec cet enfant.

Pourquoi ?

PARCE QU’IL SAIT DÉJÀ TOUT DE NOUS

Et nous savons tout de lui… Son histoire est la nôtre. Ses blessures sont les nôtres. 
Nous pouvons certes ignorer son appel…
Nous pouvons ignorer ses souffrances pour nous en protéger ou pour ‘’passer à autre chose’’… Mais cette fuite ne met pas fin à la souffrance. Elle ne fait que la différer.

Tel le volcan qui s’apaise cristallise une roche qui, peu à peu, cache la lave à notre vue, nous laissons la possibilité à nos tourments intérieurs de continuer à vivre en nous au lieu de les évacuer.
Parce que nous ne voulons plus faire l’expérience de cette douleur, nous lui tournons le dos.
Essayons désormais de faire autrement et de ne plus en avoir peur. Nous n’avons rien à nous cacher et pouvons nous regarder en face sans crainte.
C’est assez facile finalement. La preuve ? : combien serions-nous à laisser un enfant seul pleurer au bord d’un chemin ?…

PARCE QU’IL SAIT CE QUI EST BON POUR NOUS

Et nous savons ce qui est bon pour lui… Au fond, nous savons déjà ce que réclame cet enfant : il veut être reconnu, entendu dans sa blessure. Il veut être consolé, rassuré, pris par la main. Il ne demande rien d’autre que de l’amour. Il en a besoin hier comme nous en avons besoin ici et maintenant dans notre présent.
En rassurant cet enfant intérieur, en l’aidant à panser ses blessures nous rendons service à notre vie actuelle. Ni plus ni moins. Et cet enfant n’attend rien d’autre que cette guérison là.

PARCE QU’IL EST CONNECTE A NOTRE PETITE VOIX INTÉRIEURE

Il en est même le porte parole et ce qu’il dit de nous est essentiel à notre vie !
Par notre brouillage mental, nous avons du mal à entendre notre petite voix intérieure. Pourtant elle nous souffle en permanence les bonnes options de notre vie.
Parfois un mauvais souvenir rejaillit comme venu de nulle part. Accepter ce souvenir et tourner son regard vers celui ou celle qui en a souffert en nous c’est prêter attention à notre petite voix.
C’est comme répondre à un appel. C’est faire un premier pas vers son intérieur et ce à plus d’un titre :

  • C’est un recentrage idéal pour clarifier les causes de notre mal-être. En écoutant cet enfant, on reconnait ses blessures passées et on en mesure mieux l’impact dans notre vie.
  • C’est aussi un pas vers l’acceptation. Notre enfant intérieur est la part la plus fragile de notre être. Le regarder c’est accepter sa vulnérabilité et reconnaître que nous acceptons de nous regarder différemment.
  • Porter l’attention sur nous-même est aussi le minimum de compassion dont nous pouvons faire preuve dans notre vie. Ouvrir ses bras à soi-même est une preuve d’amour que l’on envoie à son être mais aussi à la vie en général.

Se connecter à son enfant intérieur c’est être la branche d’un arbre qui ploie jusqu’à toucher ses racines : on voit d’où l’on vient, on se sent soutenu et on comprend ce qui nous relie à la vie.

PARCE QU’IL SERA TOUJOURS PRÉSENT EN NOUS

Qu’on ait 25 ans ou qu’on en ait 90, qu’on s’occupe de lui ou qu’on lui tourne le dos, notre enfant intérieur fera toujours parti de nous ! Il ne tient qu’à nous d’ignorer sa souffrance juste par peur de ne pas la regarder en face ou de nous promener à ses côtés sur le chemin de la vie dans une paix retrouvée…
En ce sens on peut dire finalement qu’il est notre ressource principale.
Quel que soit son âge, se connecter puis participer à la guérison de ses blessures peut-être un ressort puissant pour retrouver cette vitalité et cette capacité à réinventer sa vie que l’on prête plus particulièrement… aux enfants !

Mais alors… Comment peut-on s’y prendre pour nouer le contact avec cet enfant intérieur source de jouvence potentielle ?! 🙂

CINQ PETITS PAS POUR UNE GRANDE RENCONTRE

(Notez au passage que si les conseils que je vous donne ici fonctionnent bien pour moi et peuvent très bien fonctionner pour vous dans le cadre d’un mieux-être au quotidien, ils ne prétendent pas remplacer un travail personnel accompagné d’un thérapeute. Certaines blessures profondes de l’enfance nécessitent bien sûr un accompagnement thérapeutique à long terme).

 

PREMIER PAS

Allongez-vous au calme. Posez votre main droite sous votre nombril et votre main gauche sur votre poitrine.
N’ayez pas peur, il n’y a rien de magique ni de rituel hein ?! 🙂 Vous pouvez adopter cette position pour n’importe quelle occasion de vous détendre, pour méditer allongé ou pour vous endormir !
Je la trouve idéale et simplement reposante, équilibrante. En faisant cela, j’ai le sentiment de créer à l’aide de mes bras, un cercle qui relie mon centre de gravité (ce que le japonais appelle le  »hara », le centre de l’énergie vitale) et mon coeur.
A présent, respirez calmement et essayez d’apaiser votre esprit. Ça ne sera pas long. Comme le dit Thich Nhat Hanh dan son livre 
 »Prendre soin de l’Enfant Intérieur » :

’ L’enfant blessé est présent dans chacune de nos cellules. Il suffit d’être attentif et le voilà qui apparait. Sa souffrance est inscrite en nous à cet instant, maintenant.’’


DEUXIÈME PAS

Laissez venir à vous vos souvenirs d’enfance. Quand l’un d’entre eux se présente, même difficile, ne le chassez pas ! Regardez le. Voyez apparaître l’image de cet enfant confronté à cette émotion difficile. Accueillez-la et… accueillez-le.

Prenez le temps d’observer ce qui est touché à l’intérieur de vous. Ce qui est touché chez cet enfant. Approchez-vous de lui et n’hésitez pas à vous agenouiller à sa hauteur pour lui parler…

 


 

TROISIÈME PAS

 »Heyyyyy ! Ça va pas non ?! Mais qu’est-ce qui te prend !!!’’.
Voilà… Nous y sommes… Ça c’est votre mental qui commence à s’agiter !
Tel un chien de garde, il sort en courant de sa niche pour éloigner le danger. Ben oui. Pour lui, forcément il y a danger.
N’oubliez jamais que le mental n’est pas votre ennemi. Il est là pour vous prémunir du danger et assurer votre sécurité.
Et ce qu’il flaire là, à cet instant, c’est que vous allez vous confronter à nouveau à un truc qui vous a déjà fait du mal. Donc il montre les crocs. Normal.
Par ailleurs, il vous surprend en train de vous apprêter à discuter avec un enfant… dans votre tête ! 🙂
Double danger donc puisqu’il veut assurer votre sécurité mentale et renifle ici tous les symptômes d’un beau pétage de plombs en bonne et due forme ! 🙂

Prenez donc un instant pour le remercier de sa vigilance et le prier de rejoindre sa niche tranquillement en lui disant que vous savez parfaitement ce que vous faites. Sinon ben… L’exercice va se terminer là  et vous allez vous relever en vous disant que vous n’allez vraiment pas bien et vous allez vous jeter sur le premier pot de Nutella  qui passe…


 

QUATRIÈME PAS

Votre espace d’intervention désormais libre, commencez à parler à votre enfant intérieur.
Non mais vraiment ! N’ayez pas peur ! Votre chien de garde s’est apaisé, il a baissé la garde, faites de même.
Prenez cet enfant par la main, par le coup, dans vos bras… Rassurez-le, consolez-le avec des vrais mots : ’’Ne t’inquiète pas. N’aie pas peur, tout va bien se passer. Je suis avec toi. Je vais m’occuper de toi. Je sais que c’est difficile mais je t’assure que tout va bien se passer. Je te trouve très courageux…’’. Tout ce qui va passer par votre tête et, encore mieux, par votre cœur est recevable.
C’est à un véritable dialogue intérieur que vous pouvez vous livrer. Laissez-le parler.
Laissez revenir ces paroles du passé…
Laissez revenir SES paroles de VOTRE passé.


 

CINQUIÈME PAS

Maintenant demandez-lui pardon…
Ben quoi ?!?! Au point où vous en êtes ! Pour une fois vous avez réussi à entrer en méditation, vous venez de braver un mental-chien enragé et vous avez commencé à parler à un enfant qui n’est pas là… Vous avez fait le plus dur non ?! 🙂
Alors oui… : ‘’Je t’ai laissé seul mais je vais venir régulièrement te voir. Je sais comment faire à présent. Je ne te laisserai plus si longtemps avec cette souffrance. Je ne te négligerai plus….’’, ces mots de pardon sont parfaitement acceptables.
Tout comme cette émotion qui vous envahit. Tout comme ces larmes qui coulent…
Autorisez-vous à les pleurer. Vous êtes en train de libérer une émotion coincée parfois depuis des décennies dans les couloirs du temps. Vivez-là. Il est grand temps.

Voilà. C’est finalement assez simple si on prend conscience de l’importance de prendre soin de soi dans la globalité de son histoire.
Revenez à cet enfant intérieur le plus souvent que vous le pouvez. Que ce soit dans ces instants privilégiés de méditation mais aussi à chaque fois qu’un de vos souvenirs remonte à la surface. A plusieurs âges, à plusieurs époques de votre vie, dans plusieurs situations, vous avez laissé un peu de vous, seul et blessé. Coincé.
Plus vous participerez à la libération de ces émotions négatives bloquées en vous, plus vous favoriserez l’apparition d’une énergie créatrice positive pour la résolution des problématiques de votre vie d’adulte.

Revenir aux souffrances de votre enfant intérieur, c’est reconnaître les vôtres et les apaiser.
C’est faire de sa douleur votre douceur.
C’est faire des larmes de son passé, les armes de votre avenir.

Le Reiki peut vous aider à la connexion à votre enfant intérieur et à votre petite voix intérieure alors n’hésitez pas à découvrir cette pratique si vous ne la connaissez pas et à réserver, pourquoi pas votre séance bien sûr ! 😉

 


Bibliographie


Prendre soin de l’enfant intérieur de Thich Nhat HANH

 


Renouez avec votre Enfant Intérieur de Margaret Paul

 


Les Cartes de l’Enfant Intérieur de Isha Lerner et Mark Lerner

 


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6 Commentaires

Isabelle Burcheri · 1 février 2019 à 22 h 13 min

Bonjour Jean-François,

Je lis ton article alors que je viens de publier le mien et, sais-tu quoi, ils abordent le même sujet! Pas tout à fait de la même façon, mais quand même. En tout cas, ils se rejoignent dans la façon d’entrer en contact avec l’enfant intérieur. Moi aussi, j’ai lu le livre de Thich Nhat Hanh (entre autres). Je l’ai beaucoup aimé. Il m’a aidée à dédramatiser le fait de dialoguer avec mon enfant intérieure! Si un grand sage comme Thich Nhat Hanh le fait, pourquoi pas moi! Mon enfant intérieure m’accompagne souvent dans mes prises de décisions. Je l’avais un peu délaissée ces derniers temps. C’est pourquoi j’ai ressenti le besoin cette semaine de la contacter et d’inviter d’autres personnes à le faire. Merci de le faire aussi. À nous tous, nous allons réussir à l’agrandir, la communauté des personnes qui prennent soin d’elles et de leurs enfants intérieurs (et extérieurs, par la même occasion).

    Jean-François Clausse · 3 février 2019 à 10 h 29 min

    Ha ha ! La belle synchronicité ! Tu as raison, continuons à œuvrer pour le mieux de nous et celui de tous les enfants intérieurs du monde ! 🙂

kristine jouaux · 3 février 2019 à 0 h 26 min

Un magnifique article qui m’a fait monter les larmes aux yeux… C’est quoi que j’ai à fleur de peau comme ça…? Mon enfant intérieur ? Tu as tapé dans le 1000, on dirait !
Merci pour une si belle écriture…!
))) Kristine (((

    Jean-François Clausse · 3 février 2019 à 10 h 04 min

    Merci Kristine pour ces mots qui me touchent à la hauteur de cette émotion que tu as ressentie. Prends soin de lui et prends soin de toi ;-).

sabrina · 28 août 2022 à 8 h 59 min

Et pourquoi pas essayer d’exorciser ces souvenir en les écrivant par exemple? en plus de cette méthode, l’écriture est une thérapie qui a fait ses preuves. je l’ai essayé dans un premier temps j’ai adressé une lettre a cette petite fille que j’etais a une certaine époque, en la rassurant et en lui disant des paroles valorisantes, puis je me suis attaqué a certains souvenirs qui ressurgissaient par moment, je les ai décrits tels que je m’en souvenais avec les ressentis que j’éprouvais au moment d’en parler a nouveau et franchement: C’EST MAGIQUE.

    Jean-François Clausse · 31 août 2022 à 9 h 44 min

    Absolument Sabrina ! Mettre sur le papier les mots qui sont enfouis en nous est très puissant car ils permettent de retracer peu à peu le fil de notre histoire.
    Mais oral ou écrit, l’important est de faire re-naître sous forme de mots ce qui, tant qu’on les garde en nous, ne restent que des fantômes de pensées qui tournent en rond et nous tourmentent…
    C’est ce que j’appelle le dévoilement personnel (versus le développement personnel). Car on n’a rien à développer, à améliorer, à perfectionner. On a juste à être qui on est. Dire (ou écrire) nos mots permet de nous dévoile tel.le qu’on est et dans l’acceptation de ce qu’on a été.
    Merci pour ta remarque Sabrina et au plaisir de te lire ! 🙏🏼

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