CONFINEMENT : CE DERNIER LIEN QUI NE TIENT QU’À UN FIL

Publié par Jean-François Clausse

Likez, Tweetez, Commentez, Partagez !

Temps de lecture : environ 4’30 »


Deux doigts qui se touchent

Dans la période de confinement que nous vivons actuellement, j’imagine que vous êtes comme moi et qu’il y a deux, trois choses qui vous manquent déjà terriblement comme…

  • La porte d’entrée qui s’ouvre et une voix qui dit : ‘’Coucou ! Y’a quelqu’un ?!…’’
  • Une paire de bras pour vous faire un câlin.
  • Un : ‘’on était juste à côté, on passe vous faire la bise’’.
  • Une main sur l’épaule, une bonne claque dans le dos, une bise.
  • Un : ‘’ça fait plaisir de te voir’’ ou un : ‘’bon ben… Ça serait pas l’heure de l’apéro ?!’’.

C’était hier. C’était il y a une éternité. Et j’imagine que, tout comme moi, ça vous manque. Déjà.

ET ENCORE JE ME SENS PRIVILÉGIÉ…

… je ne vis pas seul et j’ai la chance d’être cloîtré avec une personne que j’aime et avec laquelle je m’entends bien.

Homme seul face à la fenêtre.

J’ai aussi la chance d’être en bonne santé.

Aucun de mes proches n’est hospitalisé, isolé ou en maison de retraite. Personne autour de moi n’est malade, lourdement handicapé, violent, hystérique, dépressif, alcoolique, sous assistance respiratoire, sur le point de perdre la vie, seul, ou sur le point de la donner, seule.




Chirurgiens au travail

J’ai la chance de ne pas être au contact de malades, au contact du public. J’ai la chance de ne pas vivre dans la rue, d’avoir un  »chez moi » et de pouvoir y rester.

Parce que oui, malgré tout, ça reste une chance d’être confiné comme je le suis. C’est un luxe même, au regard de ces situations déjà compliquées à vivre en temps ordinaire qui virent au drame absolu dans ce contexte si particulier.

Et bien, même si je me sens privilégié, et donc relativement serein, il y a quand même une chose qui m’inquiète plus que tout.

Une chose que je ne souhaite ABSOLUMENT pas perdre en ce moment.

‘’Quoi… La tête ? La confiance ? L’espoir ? La foi ?… ‘’

Non, rien de tout ça. La chose que je redoute de perdre en ce moment c’est…

LE RÉSEAU

’Le réseau ?!…’’

Oui. Aujourd’hui je prie pour que le réseau tienne.

Je parle de ce réseau qui fait que vous êtes en train de me lire. Celui qui fait que nous pouvons continuer à être informés.

Celui qui fait que je peux continuer à me former, à travailler, à correspondre, à me divertir, à me cultiver ou à faire un jeu de baccalauréat en multi-visions sur un coin de feuille avec ma famille qui vit à 5000 km de moi…

Parce que, oui, on a beau railler le genre humain et son incroyable capacité à provoquer des catastrophes, des guerres, à polluer, à détruire son environnement, à produire des maladies ou à propager des virus, il n’en demeure pas moins qu’il a quand même créé ça ! :

un lien qui nous unit alors que nous sommes tous séparés.


Silhouette tenant le monde entre ses mains

Sans même y songer, sur son chemin fait d’inventions et de découvertes en tous genres, l’être humain a su se créer une véritable bouée de sauvetage technologique qui aujourd’hui lui maintient la tête hors de l’eau.

VOUS PENSEZ QUE J’EXAGÈRE ?

Regardez…

Présentement, nous sommes tous en train de faire comme s’il était normal et acquis que nous allons utiliser nos outils de communication jusqu’à la fin des temps.

Écran de smartphone avec logos de réseaux sociaux

Mais vous l’imaginez vous, votre vie en ce moment avec, en plus, une coupure de réseau ?… Plus de wifi, plus de 4G, d’internet, de portable, de Google, de Facebook, ou de Skype ?

Vous vous imaginez coupés de ces fils d’actu, de ces réseaux sociaux, de tous ces suppôts de Satan d’appareils générateurs de perturbations électromagnétiques, qu’on se plaisait tellement à critiquer au temps où tout allait bien c’est à dire… hier ?!

VOUS TROUVEZ QUE C’EST DE LA SCIENCE-FICTION ?

Rappelez-vous votre vie en janvier 2020 et dites-moi que la situation actuelle n’est pas de la science-fiction…

Trois mois plus tard, vous vivez dans un monde où les écoles sont fermées, les supermarchés pris d’assaut, les avions du monde entier cloués au sol, l’économie mondiale paralysée, les frontières fermées et au milieu de tout ça il y a vous, limités dans vos déplacements, coupés de vos familles.


Main de zombie qui sort de l'écran d'un Mac.

Non, non tout cela est bien réel. La saturation des réseaux est envisagée aujourd’hui comme un risque majeur pris en compte par les géants du net et les autorités. Netflix a diminué son débit en Europe, YouTube va basculer ses vidéos en définition standard et Disney + va différer son lancement en France sur injonction du gouvernement pour éviter la congestion des réseaux pendant la crise.



Vous réussissez à les imaginer maintenant les effets d’un éventuel effondrement des réseaux de l’internet ou de la téléphonie ? Tous plongés dans le chaos à errer dans les rues, d’une porte à l’autre, en quête d’une information qui se donne ou d’une main qui se tende… ? Walking Dead !!!

Alors oui je prie pour que le réseau tienne. Parce que tant qu’il fonctionne, nous sommes…


Planète recouvert d'un réseau de connexions

RELIÉS !

Et tant que nous sommes reliés, non seulement nous continuons à nous soigner, à nous approvisionner, à nous nourrir, à nous mettre au monde, à nous secourir ou à nous soutenir…

Non seulement nous continuons à nous adapter aux situations les plus inédites, à nous inventer de nouveaux schémas de pensée, de nouvelles actions et de nouvelles solidarités…

Mais surtout, nous continuons à nous entendre, à nous voir, à nous parler, à nous pencher sur notre propre sort.

Nous maintenons une attention sur nous-mêmes donc…

NOUS EXISTONS !

Car notre humanité se caractérise d’abord et avant tout, par le regard que l’autre porte sur nous. Et même s’il passe par un réseau informatique, sans ce regard nous n’existons plus.

Alors, bien plus qu’un stock de pâtes ou de rouleaux de papier toilette, aujourd’hui, c’est bien d’un regard posé sur vous dont vous avez le plus besoin.

Et croyez-moi, en attendant que votre porte s’entrouvre à nouveau et qu’une voix joyeuse vous dise : ‘’Coucou, y’a quelqu’un ?!’’, ce regard est la dernière chose que vous souhaitez perdre.

Et il ne tient qu’à un fil.




Likez, Tweetez, Commentez, Partagez !
Categories: Actualité

2 Commentaires

Marie · 21 avril 2021 à 7 h 37 min

Merci pour cet article de fond très bien rédigé. C’est vrai, il reste le réseau. Maintenant, si le réseau venait à couper, je parie que nous nous adresserions davantage à nos voisins, nous serons plus impliqués dans notre vie de quartier car il ne nous resterait – presque – plus que cela, nous créerions d’autres façons de créer des liens avec des personnes que nous ne côtoyons pas aujourd’hui 😉

    Jean-François Clausse · 21 avril 2021 à 10 h 03 min

    Oui tu as bien raison ! Et peut-être que cette période de pandémie arrive aussi pour nous faire prendre conscience de l’importance de ces liens, de ces relations vraies dont nous avons tous tellement besoin, qu’elles soient virtuelles ou réelles 🤗
    Merci beaucoup pour tes commentaires et à bientôt ! 🤗

Laisser un commentaire

Avatar placeholder

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *